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I - LE DÉPARTHÉLÈNE. — Voilà ton paquet presque fini, mon petit Jean, il ne reste plus à y mettre que tes livres. JEAN. — Et ce ne sera pas lourd, maman; les voici.» La mère prend les livres que lui présente Jean et lit: Manuel du Chrétien; Conseils pratiques aux Enfants. HÉLÈNE. — Il n'y en a guère, il est vrai, mon ami; mais ils sont bons. JEAN. — Maman, quand je serai à Paris, je tâcherai de voir le bon prêtre qui a fait ces livres. HÉLÈNE. — Et tu feras bien, mon ami; il doit être bon, cela se voit dans ses livres. Et il aime les enfants, cela se voit bien aussi. JEAN. — Une fois arrivé à Paris et chez Simon, je n'aurai plus peur. HÉLÈNE. — Il ne faut pas avoir peur non plus sur la route, mon ami. Qu'est-ce qui te ferait du mal? Et pourquoi te causerait-on du chagrin? JEAN. — C'est qu'il y a des gens qui ne sont pas bons, maman; et il y en a d'autres qui sont même mauvais. HÉLÈNE. — Je ne dis pas non; mais tu ne seras pas le premier du pays qui auras été chercher ton pain et la fortune à Paris; il ne leur est pas arrivé malheur; pas vrai? Le bon Dieu et la sainte Vierge ne sont-ils pas là pour te protéger? JEAN. — Aussi je ne dis pas que j'aie peur, allez; je dis seulement qu'il y a des gens qui ne sont pas bons; c'est-il pas une vérité, ça? HÉLÈNE. — Oui, oui, tout le monde la connaît, cette vérité. Mais tu ne veux pas pleurer en partant, tout de même! Je ne veux pas que tu pleures. |